Depuis le refuge Antermoia, on traverse à nouveau le ruisseau et, se dirigeant vers la gauche (balisage 584), on rentre dans le vallon Antermoia. Peu après, l'itinéraire arrive au lac d'Antermoia, aux belles tonalités bleu foncé et grises, où, selon la légende, les sorcières de Fassa se retrouvaient. Il se poursuit au milieu d'une zone désolée de gravas alluvionnaires, en longeant l'aiguille de Lago et l'aiguille des Cirmei, s'approchant ensuite de l'imposante paroi du Catinaccio d'Antermoia. Un parcours raide et tortueux remonte un arc morainique et une longue diagonale permet enfin d'atteindre le pas d'Antermoia. De là, l'itinéraire rejoint une arrête toute proche, perd rapidement de l'altitude le long de lacets étroits et raide, situés tout contre les parois en aplomb, et se dirige enfin vers le refuge Passo Principe, sur le pas du même nom.
(Provincia Autonoma di Trento)
Depuis le refuge GrasIeitenpass (Rifugio Passo Principe, 2 600m) à la fin de la vallée de Vaiolett, traverser la frontière provinciale en allant vers le nord (entre Trient et Bolzano) et monter à la cuvette recouverte d’éboulis se trouvant entre les pics Valbon-Kogel, Antermoja-Kogel et Grasleiten-Spitzen. Sur le sentier n°554 assez étroit et raide par endroits, puis sur le n° 3a, monter par des virages serrés jusqu’au col de Molignon. De là, la marche n’est plus très longue (passages sécurisés avec des cordes) jusqu’au refuge de montagne Tierser (2 440 m) à la crête du Rosszähne. Quitter le col de Tierser Alpljoch par le sentier n° 3 en direction du nord-est pour arriver au vaste plateau du massif de Schlern. Passer par le site de découvertes préhistoriques dans la région de Platten et avancer sur du plat pendant environ 1h30 jusqu'au gîte Schlernhaus (2 450m), destination de l’étape.
(Stefan Illmer, Karin Leichter, AVS)

Au cours du siècle passé, aucun autre groupe de montagnes n’a pu rivaliser avec la réputation des dolomites en termes de développement touristique alpin. Les dolomites se composent de plusieurs massifs bien distincts, séparés les uns des autres par des vallées profondément entaillées. Elles attirent tout autant les amoureux de la nature que les centaines de milliers de randonneurs et de grimpeurs qui visitent les dolomites chaque année pour des raisons différentes. Certains viennent pour la diversité de la roche et la richesse des fossiles qui font des dolomites un atelier vivant de la nature, alors que d’autres viennent pour les faces rocheuses de plus de mille mètres de hauteur. Les dolomites valent donc vraiment la peine d’une visite. Pour les pères fondateurs de la section de Bolzano du Club alpin, le Schlern était plus qu’une simple montagne locale à excursions. La section de Bolzano est l’une des premières à avoir été créées dans le Club alpin d’Allemagne. Le club travailla sur différents projets pour promouvoir les activités de randonnée des membres. Rapidement, on parla de construire un refuge sur le Schlern. Ce projet ambitieux fut réalisé grâce aux efforts personnels et financiers des membres. Le refuge Schlernhaus, qui ne se trouve pas très loin du point culminant sur le plateau panoramique du Schlern, témoigne fièrement de la force du club de Bolzano et reçu la reconnaissance des amateurs de montagne bien au-delà du Tyrol Sud. Dès lors, on comprend aisément que l’expropriation du Schlernhaus (Première guerre mondiale) ait été ressentie par les alpinistes de Bolzano non seulement comme une perte matérielle, mais aussi comme une atteinte portée à leurs propres rêves, leur engagement personnel et celui de leurs prédécesseurs. Ayant souligné l’attraction que représente cet impressionnant cadre naturel, il aussi faire référence aux refuges alpins (« Schwaigen ») situés dans la région de Schlern ; ils sont particulièrement nombreux dans l’alpage Seiser Alm. Ces refuges sont un exemple typique des méthodes locales de construction adaptées au terrain. Les refuges sont adaptés si harmonieusement en termes de couleur et de style qu’ils font véritablement partie du paysage. Les murs sont faits de troncs d’arbres empilés les uns sur les autres et attachés ou assemblés en queue d’aronde aux quatre coins (construction en bois massif). Le toit est également très simple ; il s’agit normalement d’un toit à pignon fait de poutres alignées et couvertes de bardeaux de mélèze ; d’autres poutres sont placées dessus, en parallèle aux premières, et stabilisées avec des pierres. À l’origine, le fer et les clous n’étaient pas utilisés pour la construction. Des constructions en bois massif du même genre sont représentées sur des pierres préhistoriques gravées.
(Stefan Illmer, Karin Leichter, AVS)