Balisage blanc et rouge le long de l’étape. Passer devant la gendarmerie du village, puis en contrebas de la D39 suivre une petite route qui devient un bon sentier. Par un lacet, rejoindre la D39 à proximité de la chapelle Saint-Maure. Se diriger vers le sud ( à gauche) pour prendre la route d'Auron (D39) sur 200 m. Prendre à droite un escalier et s'élever dans la forêt. Passer devant un oratoire et après de nombreux lacets arriver au collet (1665 m) situé sur le bord du plateau d'Auron. Par une route (chemin de Demandols), on atteint Auron à 1602 m d’altitude. Suivre les pylônes du téléski du Riou pour le traverser. Rester en contrebas de la D389, passer sous le câble du téléphérique de Las Donnas puis devant un chalet et une fontaine (le dernier point d'eau avant les abords de Roya). Se diriger vers l'est en contournant le golf et prendre le chemin en montée très raide. Franchir un petit collet (balise 12) et suivre un bon sentier d'abord de niveau, puis passer au belvédère des chamois. Par des lacets, en montant, atteindre une piste forestière que l'on suit vers l'est. La quitter sur la droite pour prendre un bon sentier et monter au col du Blainon (2011m). Descendre sur le versant sud du col. Passer à une bergerie (1922 m) puis aux ruines de la chapelle Saint- Sébastien (1795 m) d'où l'on descend dans le vallon de la Lugière qu'il faut traverser. Descendre à gauche et, après les granges de la Salle, atteindre un calvaire puis une fontaine et gagner Roya (1500m).
(Paul Guglielmi, CDRP 06)

En zone périphérique du parc national du Mercantour, cette portion du GR® 5 (qui relie Chamonix à Nice) s’aventure au cœur d’un domaine touristique reconnu, alliance de forêts et d’alpages marqués par les aménagements humains et les contraintes naturelles.
La sortie du village de St Etienne-de-Tinée débouche sur l’inquiétant glissement de terrain de la Clapière, amorcé voilà 12 ans et sujet de bien des inquiétudes : le risque de comblement du lit de la Tinée est réel et entraînerait l’inondation d’une partie de la vallée. Un tunnel a donc été construit pour dévier le cours d’eau et la route a été remontée sur le versant opposé.
Peu après, le plus grand domaine skiable des Alpes-du-Sud étend ses pistes jusqu’au col du Blainon et tire parti de la diversité des éléments naturels (gorge profonde, prairie verte et plane, torrent et plan d’eau, sommets et falaises) pour proposer un panel d’activités sportives. En dépit de cette offre touristique extrêmement développée, les villages de St Etienne-de-Tinée et d’Auron conservent la trace d’une histoire plus ancienne. Depuis des siècles, leur proximité les a relié : Auron était le grenier à blé du gros bourg de montagne, jusqu’à ce qu’en 1937, les cultures devenues des pistes de ski gérées en commun par les deux villages. Les chapelles aux fresques classées se multiplient le long de l’itinéraire, témoins de la quête perpétuelle de protection divine. A Auron, la chapelle romane St Erige-de-Auron fut construite en 1451 à l’effigie de cette sainte qui protégeait ou ressuscitait les enfants morts-nés, guérissait les enfants chétifs et déliait les langues des muets.
Vers l’est, à flanc de montagne, on peut apercevoir les traces du chemin de l’Energie, ouvrage d’environ 8 km réalisé entre les 2 guerres par la compagnie « Energie électrique du littoral » pour acheminer matériaux et ouvriers. Le but poursuivi était la production d’hydroélectricité à partir des eaux du lac du Rabuons, captées puis injectées dans une conduite forcée. Ce projet ambitieux n’a pas survécu à la Deuxième-Guerre mondiale.
Après cette juxtaposition d’éléments patrimoniaux et techniques modernes (Auron a possèdé le 3e téléphérique de France, créé en 1937), le col de Blainon propose un large panorama : au nord-ouest la cime de Las Donnas, à l’ouest la vallée de la Tinée sur fond de Mercantour, au sud le vallon de la Roya. Le descente sur le hameau de Roya s’effectue entre bergeries, granges d’alpage et chapelles. Quelques granges accessibles uniquement à pied ont d’ailleurs été rénovées par des particuliers qui y vivent une partie de l’année.
Au fond de la vallée était installé un refuge. Il est malheureusement parti en flamme voilà quelques années et est en cours de reconstruction.
(Sara Zeidler, Gilles Chappaz, Grande Traversée des Alpes)