Au bas du hameau, prendre la piste pastorale qui conduit au torrent d'Urine, franchir la passerelle et remonter dans la forêt par un sentier à droite qui coupe un lacet de la piste et nettement plus haut un second. Poursuivre en face jusqu'à un croisement (1950m). Continuer alors en traversée ascendante en suivant le GR® 58 dans le Bois Noir, franchir le torrent des Estachons et aller jusqu'à une piste de ski, au-dessus du hameau de Valpreveyre. Remonter cette piste par de vastes lacets et en grimpant une pente assez raide, gagner une large cuvette herbeuse au niveau du Clot de Besseys sous les barres rocheuses de la Collette de Gilly. Quitter alors le GR® 58 pour tourner à gauche et partir en traversée (GR® 58B) dans le Pré du Vallon. Passer au-dessus de la bergerie sous Roche et remonter le haut du vallon d'Urine jusqu'au col du même nom (2525m).
(Marc Buisson, CDRP 05)

En plein cœur du parc naturel régional du Queyras, créé en 1977 pour allier développement économique et préservation de la richesse naturelle, l’itinéraire quitte le hameau du Roux pour s’élever vers les crêtes, passant par les célèbres forêts de mélèzes si caractéristique au paysage du Queyras.
En quittant ce hameau symbole de l’artisanat local, le sentier suit un vallon humide à la lisière du bois de la Brune (qui a donné son nom à la piste de ski qui la traverse), pour rejoindre un autre hameau : Valpréveyre, « vallon des prés verts ». Protégées par la crête de Gilly au sud (refuge hivernal des mouflons) et la Gardiole au nord, ses quelques maisons traditionnelles en bois de mélèze et les deux chapelles se dressent fièrement, sous la garde du haut Bric Bouchet (2997 mètres).
Les forêts de mélèzes et pins cembro (de cinq, du fait de la disposition par 5 de leurs aiguilles) sont depuis toujours exploitées par l’homme. Non seulement leur bois résiste à l’eau, mais la faible densité de peuplement des forêts laisse suffisamment d’espace, au sol, pour que se développent des pâtures nourricières pour les troupeaux.
Mais la vie y est rude et le camping qui s’est implanté souffre régulièrement des intempéries : le torrent du Boucher rentre en crue fréquemment et emporte tout sur son passage, comme en octobre 2001. Et malgré les aménagements construits au fil du temps et des catastrophes, la nature prend souvent le dessus.
Le sentier gravit ce qui est la piste de ski l’hiver. En quittant les conifères, il débouche sur des alpages et zigzague de cabane en bergerie. Celle des Pierres écrites possède encore les inscriptions laissées à la postérité par les habitants d’Abriès (voir le sentier des Pierres écrites à Abriès).
Ces grands espaces sont aussi le territoire de passage du Gypaète Barbu (du nom des moustaches qu’il arbore de chaque côté de sa tête), plus grand rapace (2 m 80 d’envergure) présent sur le sol français. Réintroduit en 1993 dans le Mercantour et actuellement espèce protégée, il s’est établi en divers lieux dans les Alpes et se nourrit uniquement d’os et de tendons de charognes.
Le col d’Urine fait frontière avec l’Italie et débouche sur les pentes nettement moins abruptes du Piémont italien.
(Sara Zeidler, Gilles Chappaz, Grande Traversée des Alpes)