Derrière le refuge Memminger Hütte, l’E5 et la Via Alpina descendent. Ceux qui se sentent en pleine forme le matin devraient prendre le petit détour par le Seekogel, qui garantit une très belle vue. Le sentier devient rapidement plus incliné et descend le long du cours d’eau provenant du lac inférieur de Semisee. Traverser les violents remous sur un petit pont et, directement à côté de la cascade rugissante, le chemin descend le long de la rive droite à présent. Après la cascade, traverser de nouveau la rivière et descendre au milieu d’une végétation sans cesse plus enveloppante. Le sentier est assez humide et glissant par endroits. Une fois au fond de la vallée, traverser le Parseierbach. Ici, le sentier part sur la gauche en direction du refuge Ansbacher Hütte. La Via Alpina suit la route forestière, passe par la gare du téléphérique de marchandises. Suivre la route pour une descente agréable et ignorer la bifurcation pour l’alpage Saxeralm. Il faut un peu plus de 2h pour atteindre le petit village de Madau. Au 18ème siècle, Madau était encore un village de montagne fier de ses 60 habitants, mais aujourd’hui le propriétaire de la pension Hermine est le seul habitant recensé. Il est intéressant de noter que le village de Madau, situé à seulement 2 heures de marche de Bach dans la vallée de Lechtal, est rattaché à la municipalité de Zams, dans la vallée de l’Inntal, pour des raisons historiques. Un bus assure régulièrement la liaison entre Madau et Bach, entre juin et septembre. Le propriétaire de la pension Hermine peut fournir plus d’informations détaillées, que l’on trouve également sur www.madau.com. Au départ de Madau, suivre la route forestière pour sortir de la vallée. Il existe également un sentier sur l’autre rive, mais il n’est pas recommandé à cause de glissements de terrain, mineurs mais fréquents. Vous atteignez finalement une petite chapelle directement au-dessus de Bach dans la vallée de Lechtal. Dans le virage en épingle après la chapelle, prendre à gauche et suivre la route goudronnée en descente. Juste avant d’atteindre la route principale, un sentier part sur la gauche et passe par un enclos. Le sentier n’est pas facile à remarquer car les sabots des vaches ont laissé plusieurs marques au sol. Les bancs de bois rouge permettent toutefois de s’orienter. Le sentier s’élargit rapidement et devient plus praticable. Après les dernières maisons, visibles depuis Stockach, prendre à droite par le portail de l’enclos et sortir de la lisière des bois par un sentier de prairie. Passer entre les maisons pour atteindre la piste cyclable en direction de Holzgau. Suivre cette piste et traverser le pont pour arriver finalement au centre de la petite communauté.
De Holzgau, suivre les panneaux pour l’E5 et la Via Alpina pour arriver à la piste cyclable puis au sentier de randonnée menant à l’embranchement pour la vallée Madautal au-dessus de Bac. Le sentier est ensuite bien balisé et facile à trouver.

(Christina Schwann, OeAV)

Depuis 2002, la vallée du Lechtal est classée zone Natura 2000 (voir Étape R48 de l’itinéraire rouge). Mais le Lech, avec ses vastes zones de gravier, n’est pas le seul à mériter une protection. Il y a aussi les versants des Alpes du Lechtal et d’Allgäu, où les vallées latérales et le patrimoine environnemental riche en traditions montrent des qualités uniques pouvant être difficilement trouvées ailleurs dans les Alpes. Ce chapitre est avant tout consacré aux nombreuses et magnifiques plantes qui poussent dans les Alpes du Lechtal et d’Allgäu : pour 100 mètres d’altitude supplémentaires, la température descend de 0,5°, la saison de croissance diminue d’une semaine et la quantité des precipitations augmente de 70mm. De nombreuses plantes de haute montagne viennent de très loin, comme par exemple la dryade des montagnes (toundra septentrionale), l’azalée des Alpes (Amérique du Nord) ou l’edelweiss, que l’on associe immédiatement aux Alpes, mais qui provient en réalité de la steppe sibérienne. La forte résistance des plantes servait tout d’abord à les protéger contre la sécheresse et qui aujourd’hui est la protection idéale contre le froid. Les plantes de haute montagne ont à faire face à des conditions hostiles. Non seulement la saison de croissance ne dure qu’entre 50 et 100 jours, mais les conditions climatiques sont une épreuve quotidienne. D’un côté, il y a plus de précipitations, mais la plupart des plantes doivent combattre la sécheresse à cause du soleil et du vent. Une réponse efficace contre ce danger est la formation de parterres, comme pour les azalées des alpes, les dryades de montagne ou les silènes alpins. Des espèces poussant dans des débris, comme le pritzelago des Alpes, ou l’arabette des Alpes un peu plus grande, et la renoncule des Alpes, vivent dans des conditions encore plus extrêmes. Leurs racines descendent profondément afin de trouver de l’eau et des substances nutritives. Elles leur permettent également de stabiliser le sol autour d’elles. Les parterres de sesléries bleuâtres, caractéristiques des versants riches en calcaires et bien ensoleillés, sont particulièrement colorés. C’est là que l’on trouve les pulsatilles alpines, les petits calaments, les anthyllides vulnéraires, les gentianes, les choux roses, noirs et rouges, les orchis moucherons et de nombreuses autres orchidées rares. Ni le vent ni le temps n’inquiètent les sesléries bleuâtres – il n’y a que les engrais qui peuvent venir les gêner. Les prairies de la vallée sont en fleur au début juillet. Elles sont avant tout colorées par les marguerites, les glaux maritimes et la sauge. La régularité du fauchage a un effet de sélection naturelle et génère une grande variété d’espèces. On y trouve beaucoup de belles orchidées. On peut trouver une variété pratiquement inégalée d’orchidées dans la forêt à côté de la rivière : jacinthe des bois, ophrys mouche, helléborine brun-rouge, sabot de Vénus et l’helléborine des marais.
Référence : Lechtal, eine Landschaft erzählt ihre Geschichte, Werner Gamerith, Tyrolia Verlag
(Christina Schwann, OeAV)