L'itinéraire violet débute au refuge Tržaška koča na Doliču (2151 m). Il suit un large chemin de transport de marchandises, ou chemin muletier, qui a été construit par l’armée italienne après la 1ère guerre mondiale et qui longeait la ligne-frontière d’alors. Le début de l’itinéraire est balisé et conduit vers Luknja et la vallée de Zadnjica. Après quelques minutes de marche, on arrive déjà à un embranchement duquel part le sentier très exigeant qui mène au Triglav (2864 m). Variante: Pour les randonneurs qui souhaitent conquérir le sommet slovène le plus élevé – le Triglav, tourner à droite à l’embranchement et monter le chemin muletier qui mène à un vaste plateau rocheux karstique. A l’embranchement qui se trouve au sommet du plateau, suivre les panneaux indicateurs. Grimper le versant escarpé et rocheux du Triglav en direction de la brèche du Triglav puis longer la crête avant d’atteindre le sommet. Descendre ensuite la crête, qui est par endroits étroite et à pic, franchir le Mali Triglav (Petit Triglav), descendre jusqu’au refuge Triglavski dom na Kredarici (2515 m), passer le refuge Dom Valentin Stanič (2332 m) et la source de la Begunja, franchir le Prag et continuer vers la vallée de Vrata jusqu’au refuge Aljažev dom v Vratih (1015 m). Le sentier est très exigeant mais il est bien sécurisé par des câbles d’acier. A l’embranchement situé au-dessus du refuge Tržaška koča na Doliču, suivre le chemin muletier en légère déclivité. Le chemin qui mène à la vallée de Zadnjica est relativement plat mais en lacets. Longer le côté sud du vaste plateau de Zelenica. A droite, on peut observer le terrain rocheux et délabré de l’ubac du Kanjavec. Aux parois nues succèdent des peuplements de pins nains et ceux de mélèzes, plus rares. On contourne le mont Skok, rocheux, par un chemin en lacets et on arrive à un embranchement situé au niveau des Korita. 1h 15 min. Les Korita sont des entailles profondes creusées dans le roc qui, d’un côté, descendent vers la vallée de Zadnjica, de l’autre côté, montent vers le col de Luknja (1758 m). Les korita elles-même sont infranchissables. C’est pourquoi l’itinéraire, qui suit toujours le chemin muletier, longe le versant situé au-dessus d’elles. Grimper le chemin escarpé en lacets qui permet de s’élèver de 250 mètres! Après 1h 30 min d’ascension on arrive au col de Luknja d’où l’on peut admirer la vue qui s’ouvre vers la majestueuse vallée de Vrata. Le col enherbé invite à un repos bien mérité après cette rude ascension. De Luknja descendre par l’autre côté le long d’une vallée étroite et rocheuse et plus tard le long d’une pente en éboulis située sous le versant nord du Triglav qui s’élève à droite. Une fois l’éboulis franchi, le terrain est plus plat et plus vert. Continuer sur un chemin très fréquenté qui conduit à la vallée. Le paysage change : pâturages et densité arbustive croissante. Passer un monument puis continuer jusqu’au lit du ruisseau Bistrica où l’on rejoint le chemin venant du Triglav en passant par Prag. C’est l’endroit idéal pour se désaltérer. Plus en avant, le ruisseau disparait, plus particulièrement pendant les mois secs d’été. 1h10 min. Descendre à travers une forêt de bouleaux vers le bas de la vallée de Vrata. En 20 minutes, on arrive au refuge Aljažev dom v Vratih après être passé devant le monument aux partisans alpinistes tombés pendant la seconde guerre mondiale. Cette étape peut se faire en 4h 15 minutes. Le refuge Aljažev dom est situé dans la partie supérieure de la vallée glaciare de Vrata. Il doit son nom à Jakob Aljaž – “le prêtre du Triglav”, qui a beaucoup contribué au dévelopement de l’alpinisme slovène et qui a construit ici en 1896 le premier refuge en bois.
Sources: Dobnik, Jože; Slovenska planinska pot: planinski vodnik, Planinska zveza Slovenije, Založba PZS, Ljubljana 1998; Mihelič, Tine; Julijske Alpe: planinski vodnik, Planinska zveza Slovenije, Založba PZS, Ljubljana 1998; Atlas Slovenije, 3. izpopolnjena in razširjena izdaja, Mladinska knjiga in Geodetski zavod Slovenije (GZS), Ljubljana 1996; Julijske Alpe – vzhodni del, 1:50.000 GZS, Planinska založba PZS, Ljubljana 2003 Gorenjska, izletniška karta1:50.000, GZS, Ljubljana 1998
(Peter Šilak)

Luknja est un col profond qui doit son nom à sa forme, Luknja signifiant trou en slovène. Situé sur le bord ouest de la face nord du Triglav à 1758 m d’altitude, il relie la vallée de Vrata à Zadnjica dans la vallée de la Soča. Par ailleurs, il sépare les parties ouest et est des Alpes Juliennes ainsi que les zones de climat méditerranéen et de climat de montagne. Point de rencontre de différents vents, Luknja est un baromètre naturel. La ligne de partage des eaux entre la mer Adriatique et la mer Noire y passe. A l’ouest, les eaux s’écoulent dans la Soča, à l’est, elles rejoignent la Save. La ligne de partage des eaux est une crête ou une ligne frontière entre deux zones hydrographiques voisines. Elle est déterminée en fonction du cours naturel des eaux de surface et des eaux souterraines. La ligne de partage des eaux entre la mer Adriatique et la mer Noire divise la Slovénie asymétriquement. Sur 81% du territoire, les eaux s’écoulent vers l’est et alimentent le bassin de mer Noire. Le bassin de la mer Adriatique ne reçoit les eaux que de 19% du territoire mais contribue à 29% du volume des eaux en Slovénie, différence due au fait que la partie ouest de la Slovénie reçoit beaucoup de précipitations.
Le refuge Aljažev dom est situé dans la vallée de Vrata, la plus grande vallée glaciaire de cette partie nord des Alpes Juliennes. Le refuge est le point de départ le plus important des excursions vers la chaîne du Triglav par la face nord ainsi que des ascensions en escalade de la face nord du Triglav. Le refuge doit son nom à Jakob Aljaž (1852—1927), curé de Dovje, passionné de ce territoire, alpiniste et compositeur qui est venu pour la première fois à Vrata en 1833. Cette vallée magnifique qui se termine par une énorme masse rocheuse surplombée d’un sommet en pic a laissé une telle impression sur Aljaž qu’il s’est installé à Dovje en 1889 en tant que curé. Il a construit le premier refuge dans la vallée en 1895 puis le deuxième en 1904, qu’une avalanche a emporté 4 ans plus tard. Peu après, le refuge actuel a été édifié à un emplacement plus sûr. Aljaž a également contribué à la construction d’autres refuges alpins et à la continuation du sentier traversant les Alpes Juliennes. Par ailleurs, il a composé la chanson “Triglav, mon foyer”, l’hymne des alpinistes slovènes. Il fut le premier à identifier le mont slovène le plus élevé comme symbole de son peuple et décida, après son ascension, que ce sommet devrait rester à jamais slovène. Il acheta le sommet du Triglav en 1895 en échange de quelques goldinars et décida d’y édifier une petite tour. Il conçut lui-même le plan de construction de la tour et chargea un maître forgeron de sa réalisation. Une semaine durant, six forts jeunes hommes portèrent jusqu’au sommet les différentes pièces de la construction que le forgeron et ses quatre aides assemblèrent ensuite en cinq heures. Aljaž finança entièrement la construction de la tour dont il fit plus tard le don au Club alpin slovène.
Sivec, I. (1994). Triglavski kralj. Ljubljana.
(Mimi Urbanc)